Publié le 05/12/2024
Connecter des étudiants en école de commerce (ESCP Business School) et en droit (Master DPSE de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Master JE Université Évry Paris-Saclay), c’est allier des regards complémentaires pour mieux appréhender des thèmes à la croisée de plusieurs disciplines comme celui abordé hier soir : la rémunération des dirigeants des sociétés cotées.
Ce sujet aux enjeux notamment juridiques, économiques et sociétaux se prête à un traitement pluridisciplinaire. Et quel meilleur traitement que celui offert par la réunion d'étudiants, d’universitaires et de professionnels expérimentés - avocats, administrateurs, consultants - pour enrichir le débat et confronter les regards académiques aux réalités du terrain ?
Programme de la soirée :
Présentation : Professeur David Chekroun (ESCP)
• Analyse du "Say on Pay" par Josué MEZATH et Chant Mouradian (Master 2 - Juriste d'entreprise Paris-Saclay)
• Réflexions sur les enjeux de la rémunération des dirigeants en droit social par Gabrielle Pierron et Victor Boulnois (Master DPSE École de Droit de la Sorbonne)
• Cas pratique : rémunération d’une dirigeante du CAC 40 (Engie) par Liv Balavoine, Anthony Lamoureux et Shaozhou JIANG (ESCP).
• Focus sur Elon Musk : son plan de rémunération de 46 milliards de dollars (Tesla) par le Professeur Drew Shagrin.
• Témoignages enrichissants de :
• Mehdi BELKACEM, avocat cabinet AVANTY Avocats
• Marine Esperandieu, SquareWell Partners,
• Eliane Royer Chevalier, administratrice indépendante.
Les échanges ont permis de revenir sur la diversité des attentes et des tensions autour de la rémunération des dirigeants :
- Enjeux sociétaux et ESG : la société et les actionnaires attendent des entreprises, particulièrement celles du CAC 40, qu'elles incarnent des valeurs citoyennes, notamment au regard des enjeux climatiques ou du ratio d’équité. La rémunération devient un levier pour aligner stratégie et responsabilité sociétale.
- Divergences entre actionnaires : si certains, notamment institutionnels, plaident pour des rémunérations attractives afin d’attirer les meilleurs talents, d’autres s’interrogent sur la cohérence entre montants perçus et engagements à long terme, voire affichent une réticence à dépasser certains seuils.
- Le cadre juridique français exigeant : avec le "Say on Pay" renforcé par les lois Sapin II et PACTE, les actionnaires disposent d’un droit de regard et de vote contraignant.
- Un risque réputationnel et stratégique : plus qu’une question de chiffres, les décisions autour des rémunérations influencent l’image publique et la gouvernance des entreprises.
Bravo aux étudiants pour leur implication et la qualité de leurs travaux.
Un grand merci aux intervenants pour leurs contributions précieuses, ainsi qu’à l’ESCP pour son accueil.
Cette conférence était proposée en partenariat avec l'Institute For Corporate Governance et le Cercle Lefebvre Dalloz.
Organisation
Publications
Réseau